Le 19 novembre 2015, l’accord collectif concernant le nouveau régime Frais de Santé fut signé par deux organisations syndicales. Un accord moins avantageux. Une hausse des cotisations et par conséquent une baisse des salaires nets mensuels pour la moitié des salariés du groupe et une économie de 500.000 € pour la direction. Des prestations moins bien remboursées : Pour les soins dentaires courants, vous étiez remboursés à hauteur de 400 % de la BR. Dorénavant ce taux passera à 140%, pour les lunettes (verres ou monture) passent de 450 € auparavant par adulte à 150 € maximum sans oublier un surcoût supplémentaire pour l’option conjoint.
Dans leur tract d’octobre dernier, ces deux organisations s’interrogeaient. L’une demandait à la direction « d’accepter de n’économiser que 500.000 € » en échange d’une signature. L’autre, « nous ferons tout pour que les compensations atteignent un niveau acceptable par les salariés ». Mais au final, leur signature valide l’accord tel quel.
Une autre organisation réformiste, représentant uniquement les cadres, nous informait qu’elle n’avait pas signé l’accord sur la mutuelle alors qu’elle avait signé celui concernant la prévoyance. Au travers de cette position ambiguë, ce syndicat décidera probablement de signer l’accord sur la mutuelle dans quelques semaines.
Il est bien loin le temps où l’intersyndical demandait le maintien du financement.
Ce type de négociation est comme à l’accoutumée, un vulgaire jeu de bluff où tout est négocié par avance : Négociation et petits arrangements en coulisse que ce soit dans des négociations syndicales bilatérales ou en tête à tête avec la direction des affaires sociales. Mais que deviennent les intérêts des salariés dans tout ça ? Ils comptent pour du beurre.
Le pire, fut sans aucun doute cette organisation syndicale majoritaire du groupe, qui nous a envoyé un joli tract de 6 pages le 7 décembre et un autre de 4 pages le 15 décembre dernier pour faire la promotion des accords. La direction n’aurait pas fait mieux. Cette organisation nous précise qu’elle a mené un « combat acharné pour convaincre la direction » et qu’elle a « ferraillé pour une redistribution des économies ».
Ces syndicalistes-là seraient-ils des combattants ? NON car la confédération à laquelle ils appartiennent a enterré la hache de guerre depuis bien longtemps (depuis le « tournant de la rigueur » de 1983) pour laisser place au compromis patronal. En fait de combat, c’est un pacte avec la direction qui a été conclu en échange d’une signature. Ce pacte est de faire croire en une négociation victorieuse. Faire croire que cette organisation syndicale obtient des avantages aux salariés. Grâce à cette supercherie, elle redore avant tout son image pour les futures élections professionnelles.
On vous ment, on vous manipule.
C’en est assez !
Solidaires Atos ne souhaite cautionner cette hausse de
cotisations pour les salariés. L’entreprise avait largement les moyens de
maintenir le salaire net de tous les salariés, grâce entre autres, au 10 242 356€
de gain fiscal provenant du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et
l'emploi) en 2014.
Il est sûr que ces mêmes syndicats, qui aujourd’hui
protestent contre le projet d’accord sur la durée du travail, vont le signer
des deux mains dans quelques semaines, validant encore les reculs de nos droits
et de nos avantages actuels.
Nous appelons les salariés, fatigués
de ces syndicats qui décident à leur place,
à nous rejoindre pour imposer le changement par la lutte.