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03/05/2017

Election Présidentielle : M. Thierry BRETON, PDG d’Atos, affiche sans aucune retenue, sa couleur politique dans les médias.



A une semaine du premier tour des élections présidentielles, M. Thierry BRETON prenait position dans la presse pour un candidat et ainsi se positionnait politiquement.
Bien qu’il se dise de droite et qu’il ait été ancien ministre de de Jacques Chirac, nous estimons que notre PDG aurait dû se soumettre au devoir de réserve et non afficher publiquement son positionnement politique. Car M. BRETON avant d’être un homme politique, un homme d'affaire ou un lobbyiste est avant tout un PDG. Malgré tout, grâce à ses déclarations, nous avons eu l’honneur de connaître, bien que sans surprise,  son candidat favori. Un candidat au projet très libéral et qui envisage de taper beaucoup plus fort que le gouvernement sortant s’il accède au pouvoir. 
Ce candidat propose de flexibiliser davantage le marché du travail, de simplifier le droit pour licencier et de plafonner les indemnités prud’homale. Dès les premiers mois du quinquennat, il promet, pour simplifier le code du travail, d’utiliser les ordonnances. Une méthode choc rendue possible par l’article 38 de la Constitution, qui consiste à imposer des textes au Parlement sans qu’ils aient été débattus, ni amendés. Il veut renégocier les 35 heures au sein des branches professionnelles, circonscrire au maximum le dialogue social au niveau de l’entreprise, étatiser l’Unédic, l’assurance chômage gérée par les confédérations représentatives et les organisations patronales.
Ce programme libéral a reçu le soutien de Pierre Gattaz, le président du Medef et de Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT entre 1992 et 2002.
A l’heure où nous publierons cet article, nous saurons probablement déjà à quelle sauce nous serons mangés et si notre PDG a fait le bon choix. En tout état de cause, quoi qu’il arrive la situation continuera à s’aggraver pour nous, travailleurs, et à s’améliorer pour les patrons. 

Un accord égalité professionnelle Femmes/Hommes qui propose du vent.



Un accord relatif à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du Groupe Atos France a été signé le 16 janvier 2017 par deux organisations syndicales. Son contenu est ponctué de déclarations d’intention et de verbes d’action qui n’ont aucun effet concret. Des verbes comme « intégrer », « impliquer », « créer »,« adopter »,  encourager » « rappeler », utilisés beaucoup plus pour meubler que pour porter de réelles mesures. Des pseudos mesures qui en appellent d’autres ou qui font référence à une loi ou un accord déjà existant.
Des déclarations comme « le groupe s’engage », « vigilance accrue du manager et du HRBP », « sensibiliser les managers ». C’est comme demander à un bourreau d’être vigilant avec ses suppliciés. Car, la discrimination quand elle existe, n’émane pas d’individu isolé, mais d’une politique d’entreprise relayée par des HRBP et des managers soutenus eux-mêmes par des HRBP.
Cet accord intègre la mise en place d’un budget spécifique pour supprimer les écarts de rémunération  mais le montant du budget est inconnu. 
Un accord qui tient plus de l'autosuggestion consciente ou de la méthode Coué que de l’application de l’article L2242-8 du Code du travail.
Des organisations syndicales peu regardantes et qui signent ici un Accord qui n’est que du vent. C’est constater une nouvelle fois qu’elles se préoccupent plus de l’image de l’entreprise que des salariées.

La mobilité géographique utilisée abusivement par la direction pour justifier le licenciement.



Pour arriver à licencier des salariés, la direction propose des missions éloignées du domicile, souvent en province. Elle cherche ainsi à pousser les salariés au refus ou à l’épuisement moral s’ils acceptent.
En l’espèce, un salarié en inter-chantier, rattaché à Bezons avait une clause de mobilité dans son contrat de travail. La direction l’a licencié après plusieurs propositions de missions en province alors même que le salarié invoquait des nécessités impérieuses de vie personnelle et familiale ayant des enfants en bas âge.
Or, clause de mobilité ou non, le salarié peut refuser une mobilité en invoquant une atteinte à la vie personnelle et familiale sans que ce refus soit considéré comme un manquement à ses obligations contractuelles  justifiant un licenciement.  Tout comme le salarié qui n’a pas de clause de mobilité peut refuser une mobilité lorsque celle-ci se situe hors de la zone géographique où il travaille habituellement.
Dès lors qu'est invoquée une atteinte à la vie personnelle et familiale, l'employeur doit prouver que la mobilité est réalisée dans l'intérêt de l'entreprise.
Depuis 2008, au visa de l’article L. 1121-1 du Code du travail, la Cour de cassation impose aux juges de rechercher si la mise en œuvre par l’employeur de la clause de mobilité ne porte pas atteinte au droit du salarié à une vie personnelle et familiale et si une telle atteinte peut être justifiée par la tâche à accomplir et proportionnée au but recherché (Cass. soc., 14 oct. 2008, n° 07-40523 : JCP S 2008, 1668, note Bossu B.) ; elle se place ainsi sur le terrain des libertés et droits fondamentaux. Les juges du fond contrôlent la bonne foi contractuelle de l’employeur.
Le salarié se trouvant dans l’impossibilité d’accepter ce changement de lieu de travail, l’abus est caractérisé car l’employeur n’ignorait pas sa situation familiale et a agi de cette manière dans le but d'obtenir le refus de celui-ci.
La Cour de cassation a déjà considéré que cet élément révèle l’intention de nuire de l’employeur.
En conséquence, le licenciement de la salariée ne repose pas sur une cause réelle et sérieuse. La mise en œuvre de la clause de mobilité est dépourvue de bonne foi et est abusive.

Une direction d’Atos qui veut bien des syndicats mais à condition qu’ils ne s’opposent pas. Voilà la réalité du dialogue social.


Si vous êtes bon petit représentant syndical qui ne fait pas de vagues, qui dit toujours oui à la direction, qui signe les accords collectifs, vous êtes un bon entremetteur entre les salariés et la DRH,  vous aurez alors des augmentations de salaire et de fortes chances de ne plus travailler sans être le moins du monde inquiété.
Mais à quoi donc peuvent servir ces syndicats s’ils sont d’accord avec tout ce que fait le patron ?
Si les délégués s’opposent, s’ils font valoir les droits des salariés, ils subiront alors les pressions de toutes sortes : sanctions à répétition, menaces de licenciement, mise au placard, inter-chantier de longue durée. Ou comme les camarades Sud d’Elior Services : affectation loin du domicile, non renouvellement de contrat CDD, changement de poste, non-paiement des heures supplémentaires, etc.
Le 10 mars 2017, un délégué du personnel Sud Rail de 42 ans, marié et père de famille a mis fin à ses jours au terme d’un harcèlement de 4 ans de la part de la direction de la SNCF.
Voici comment sont traités les représentants du personnel considérés comme trop revendicatifs ou pas assez consensuels.
Nous appelons nos collègues, syndiqué-e-s ou non, à résister face à ces attaques, et à construire une vraie solidarité. La peur doit changer de camp.

Utilisation illicite de l’article 8 de la CCN SYNTEC pour forcer les salariés à accepter une modification de leur qualification.



Si votre poste est supprimé, ou bien si vous êtes en inter-chantier, la direction vous propose alors une mission qui ne correspond pas à vos compétences et qui est sous-qualifiée. Pour vous intimider, elle met en avant l’article 8 de la Syntec et des menaces sous-entendues de licenciement.
Cet article stipule : « Si par suite de circonstances particulières résultant de la situation du travail dans l’entreprise, un salarié se trouve amené à assumer temporairement, dans des conditions de durée précisées à l’avance par écrit, n’excédant pas six mois, et sans diminution de sa classification, ni diminution de ses appointements, une fonction inférieure à celle qu’il assume habituellement, le refus de l’intéressé d’accepter cette fonction temporaire équivaut à une démission de sa part ».
On entend circonstances particulières, des difficultés économiques qui pousseraient l’entreprise à prévoir un plan de restructuration. Or tel n’est pas le cas, pour l’instant. En l’occurrence, la direction fait une utilisation détournée de cet article.
Comme, en principe, la qualification du salarié ne peut pas être modifiée sans son accord (Cassation sociale, 2 févr. 1999, no 96-44.340) , la direction utilise l’article 8 pour forcer son consentement.
Le pire c’est sans doute que la plupart des organisations syndicales majoritaires du groupe valident l’article 8 et conseillent aux salariés d’accepter des missions sous-qualifiées. Ils vont ainsi dans le sens de la peur qu’ont les salariés de se faire licencier mais ils font en même temps le jeu de la direction.
Il en résultera une dégradation des conditions de travail du salarié qui se retrouvera dans une situation professionnelle inextricable.

30/03/2017

Une entrée d’ATOS au CAC 40 au coût social élevé.



Lundi 20 mars, le groupe Atos est entré au CAC 40 (l'indice phare de la Bourse de Paris) mais la casse sociale aura été élevée, et c’est loin d’être terminé.
On ne compte plus les méthodes scientifiques de la direction pour arriver à réduire le coût du travail, activer la concurrence entre travailleurs, augmenter la productivité,  supprimer des effectifs, réduire la pyramide des âges en sortant les séniors, figer les salaires, etc.
Pour cela, il a fallu passer par le Lean Management, les Landed Ressource (Mutation inter-groupe), l’intensification de l’offshore en Inde, au Maroc, en Pologne, la cession d’entités opérationnelles (chez Infogérance (WSDS )900 salariés), les suppression de postes, la pression morale sur les inter-chantiers, la mise au placard, l’ intensification des ruptures conventionnelles, les licenciements transactionnels, les licenciements pour insuffisance professionnelle, la hausse des démissions, etc.
Les répercussions sur les conditions de travail et la santé sont énormes et sans précédent. L’explosion des arrêts maladies, les burn-outs, et la souffrance au travail sont l’envers du décor.
Pendant ce temps, nous apprenons que notre  PDG dans un article très élogieux du journal Le Monde en date du 21 mars 2017 possède 600 000 actions qui sont valorisées aujourd’hui à 66 millions d’euros. «  Je me suis personnellement endetté pour acheter des actions », assure-t-il.
Versons une larme pour notre PDG qui s’est sacrifié personnellement pour acheter 600 000 actions d’une valeur de 66 millions d’euros.